Muhlbach est-il breton ?

Les armoiries de Muhlbach arborent un motif assez original pour une commune bas-rhinoise : l’hermine de Bretagne ! Où a-t-on été cherché cela ?

Pas loin : on s’est inspiré d’une pierre jadis encastrée dans le mur du moulin seigneurial et qui porte la date de 1731. Mais comment l’hermine bretonne est-elle allée se nicher au moulin de Muhlbach ?

Remontons le temps … En 1366, Jean de Luxembourg, évêque de Strasbourg, avait besoin d’argent. C’était un personnage fastueux à qui sa solide réputation de gourmand avait valu le curieux sobriquet de « Kapefresser » (bouffeur de chapons). Il vendit donc au comte de Salm ses possessions du Val de Bruche. Un autre évêque de Strasbourg, Albert de Bavière, parvint en 1503 à racheter l’ensemble, qui devint le baillage de Schirmeck. Seulement, Muhlbach était détaché du Val de Bruche, et rattaché à la seigneurerie de Guirbaden, fief épiscopal confié aux Ratsamhausen zum Stein.

Quel rapport avec la Bretagne ? … Le maître des lieux, même s’il les cédait en fief, restait l’évêque de Strasbourg. Or en 1731, celui-ci s’appelait Armand-Gaston de Rohan-Soubise, un breton ! Il était normal que lors d’une reconstruction ou d’une réfection du moulin on y place, avec la date des travaux le blason du seigneur. On y voit donc à gauche les « macles », ou losanges, de la famille de Rohan, et à droite l’affirmation de sa parenté avec les ducs de Bretagne, l’hermine.

Sur les armoiries que Muhlbach s’est choisies au 20ème figure aussi une demi-roue du moulin, d’une part parce que celle-ci évoque le nom du village, d’autre part parce que ce motif apparaît sur la pierre ancienne, indiquant la destination du bâtiment. ( Marie-Thérèse Fischer  10/2008)

En 1954, le maire de Muhlbach, F. Schieber, obtenait de la commission départementale héraldique la définition des armoiries de la commune. Les courriers dans les archives de la Mairie :

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